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Lot no 368

Corneille

Pays-Bas / 1922 - 2010

Panoramique du quartier rose (1973)

Détails

Acrylique sur toile - Triptyque

Sig. '73 (1x) et sig. au dos '73 avec titre (chacun)

Encadr. ensemble

100 x 245 cm (tot.)

Avec documentation

Provenance

  • Lefebre Gal., New York
    vente Christie's, Londres 1993 & 2002

Littérature

  • "50 Nudes. Aprivate Collection Revealed" Simon Vinkenoog e.a., Veenman Publ. 2009, p. 50-51 ill.
    "Corneille. La peinture paradis" Victor Vanoosten, Arteos, Paris 2019, p. 180 ill.

Commentaire

  • Le Paradis d’Amsterdam

    « Panoramique du Quartier Rose » issue d'une époque où Corneille appliquait des couleurs vives, souvent éclatantes, qu'il rendait en aplats uniformes. Cette tendance est propulsée de quelques voyages qu'il a entrepris entre 1965 et 1970 en Amérique centrale et du Sud. Il s'est tout de suite senti dans son élément dans ce décor paradisiaque – il a même acheté un bout de terrain au Mexique. La couleurs luxuriantes, la nature exubérante et la végétation tropicale qu'il y découvre bouleversent son œuvre et font naître de nouveaux thèmes iconographiques.

    Dans le monde imaginaire de Corneille, l'histoire se développe largement dans l'interaction entre deux acteurs clés : la femme et l'oiseau. La femme est reliée à la terre, au repos et à l’amour. L'oiseau représente l'air, le mouvement, la liberté et le désir – le masculin. L'artiste a créé un monde universel et mythologique empreint d'érotisme dans lequel la femme est la figure suprême, une Déesse-Mère. Elle est la force dont tout surgit et découle. C'est Ève, Léda, la Reine du Quartier Rouge d'Amsterdam. Son corps se révèle sous différentes formes et est, selon les mots de Corneille, « un dictionnaire de formes et de couleurs ainsi que de sentiments et de chaleur »

    Dans « Panoramique du quartier rose », Corneille troque sa flore habituelle pour un paradis urbain. La composition est tripartite, avec l'entrée du quartier rouge d'Amsterdam sur la gauche. La partie centrale dépeint une façade typique des maisons mitoyennes, avec les habitants derrière leurs fenêtres éclairées au rouge à l'intérieur et les pigeons de la ville éternelle à l'extérieur. A droite, une figure féminine se trouve dans une sorte de châsse, une Madone idolâtrée par la volée d'oiseaux qui l'entoure. Le format du triptyque évoque des associations avec la tradition catholique des retables – ce qui contraste de manière douteuse avec le sujet.