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Lot no 340

Evelyne Axell

Belgique / 1936 - 1972

Le beau châssis (1967)

Détails

Huile sur châssis en bois et spray sur toile

Sig. au dos 1967 avec titre - Au dos étiquette d'exposition PMMK, Ostende

Sans cadre

100 x 100 x 2 cm

Avec documentation

Exposition

  • "Evelyne Axell" Musée d'Ixelles 1997 et PMMK, Ostende 1999, cat. p. 42 ill. "Axell. Le Pop Art jusqu'au Paradis" Maison de la Culture de la Province de Namur, Namur 2004, cat. no. 53 ill. "Axell Eration" Museum Abteiberg, Mönchengladbach 2011, cat. no. 21 ill. "Evelyne Axell: Body Double" Museum Susch (Ch) 2020

Littérature

  • "Une Frisson de la vie" 1977, p. 32 "L'amazone du Pop Art" Doornik 2000, p. 30 et 55 "Power Up - Female Pop Art" 2010, p. 38 ill.

Commentaire

  • Le frisson de la vie


    Les années 1960 ont été l'une des périodes les plus novatrices du 20ème siècle. La dynamique particulière créée dans l'échange d'idées sur le libéralisme, la culture pop, la féminité et l’auto-conscience a facilité l’atmosphère dans laquelle la créativité d'Evelyne Axell a pu s'épanouir. L'artiste mythique ne représente pas seulement son art, elle représente une manière d'être. Ou ce que Pierre Restany appelle « le frisson de la vie ».

    Axell était l'une des rares artistes pop féminines en Europe. Malgré sa carrière bien trop courte, elle a arrivé à se distinguer par une iconographie extrêmement personnelle et originale. Elle a d'abord débuté comme actrice de théâtre et de cinéma dans la scène de la Nouvelle Vague. Il lui est rapidement apparu qu'en tant qu'artiste féminine, elle était soumise au regard masculin, ce qui entraverait trop sa créativité. Elle s’est consacrée ensuite à la peinture, sous l'aile de René Magritte.

    Mon univers est avant tout une joie de vivre inconditionnelle, malgré son aspect agressif. Mon motif est clair : la nudité et la féminité reflètent une vision du monde en faveur d’une liberté bio-botanique: une liberté qui résiste à la fois aux frustrations et à l'asservissement progressif, et qui n'accepte que les limites qu'elle s'impose à elle-même.

    « Le beau châssis » est une œuvre audacieuse sans précédent. Ce n'est pas une peinture au sens classique. La peinture elle-même semble être au dos. Ce que nous voyons n'est qu'une ombre du sujet. Des contours sensuels suggèrent une femme anonyme, normalement soumise au regard du spectateur, mais qui cette fois nous tourne le dos. Contrairement à la toile nue, le cadre est vivement recouvert de couleurs vives. Le titre ambigu ne fait pas seulement référence au châssis, mais est utilisé dans la langue française comme référence objectivante à la beauté féminine.

    Axell crée une image onirique enveloppée d'érotisme dans laquelle elle incorpore du surréalisme et de l'humour. Pin-ups et séductrices sont objectivées par ses collègues-artistes pop masculins comme excès de la société de consommation, un produit des masses. Axell est espiègle en réclamant cette image de la femme, une femme libre et indépendante.