Sur la corde raide entre l'écriture et la peinture

Christian Dotremont

Nous écrivons 1962 lorsque l'artiste belge Christian Dotremont invente le logogramme. Une poésie visuelle gracieuse dans laquelle les mots, la calligraphie et l'art graphique s'unissent pour former un genre artistique entièrement nouveau. C'est le reflet des subtiles nuances de la personnalité du fondateur lui-même. Dotremont était poète, graphiste, peintre et écrivain, et notamment cofondateur du mouvement CoBrA fondé en 1948. Les peintures de mots allaient devenir sa spécialité.

Christian Dotremont - Logrogrammes (1976)

"To Birch or not to be"

Avec ses logogrammes, il a voulu rendre la poésie visible. Verticalement, accroché au mur, et non pas caché horizontalement dans des livres ou des tiroirs. Non seulement réalisés à l'encre ou au crayon à l'huile sur papier, mais également écrits et photographiés dans la neige, ou peints sur des valises. Il s'agit de compositions expressives liant l'écriture et l'art, inspirées des écritures chinoises, japonaises et arabes. Dotremont a intégré cet esprit oriental non seulement dans sa vie quotidienne mais, surtout, dans son art.

Portrait de l'artiste

Les 14 logogrammes, qui forment une seule œuvre, ont été spécialement réalisés à l'occasion du 70ième anniversaire de Børge Birch, le plus important marchand d'art du Danemark qui a travaillé en étroite collaboration avec les différents membres du groupe CoBrA. C'est Asger Jorn qui présente Dotremont pour la première fois à Birch et une amitié de toute une vie va naître entre les deux hommes. Leurs contacts se poursuivent longtemps après la dissolution du groupe CoBrA en 1951.

 

La convivialité de leur relation se reflète dans les titres des œuvres individuelles, chacune faisant référence avec humour au galeriste. "To Birch or Not to Be" et "Birchalligrafi" en sont de beaux exemples.

Lot 409. Voir détail