NEWSFLASH : vente aux enchères

Panorama des œuvres phares

Plus de 600 oeuvres de e.a.

Alighiero E. Boetti, Jean-Michel Basquiat, Bram Bogart, César, Lynn Chadwick, Emile Claus, Robert Combas, Raoul De Keyser, Paul Delvaux, Gustave De Smet, Léon De Smet, Christian Dotremont, James Ensor, Jean-Michel Folon, George Grard, Peter Halley, Keith Haring, Floris Jespers, Asger Jorn,  Walter Leblanc, Eugène Leroy, Sol LeWitt, Pablo Picasso, Turi Simeti, Léon Spilliaert, Olivier Strebelle, Walter Swennen, Edgard Tytgat, Manolo Valdes,Théo Van Rysselberghe, Ossip Zadkine, ...

Impressionisme

Déjà au début du 20ème siècle, les artistes belges ont traversé les frontières, ce qui a permis de nouvelles perspectives à leur créativité. Ce sont les couleurs intenses de la Méditerranée dans le sud de la France qui ont attiré Théo Van Rysselberghe. « Pins à Beauvallon » (1925), provenant de la collection d'Elisabeth Van Rysselberghe puis de Catherine Gide, fille et petite-fille de l'artiste. La côte d'azur est baignée de la lumière de cette gemme impressionniste.

Emile Claus s’est tourné vers d’autres horizons pour saisir des images impressionnistes. Le tableau « Fog. Lanternes allumées » (vers 1916-18), capture un éventail de nuances qu’il retrouve dans le brouillard londonien. Il y a des plusieurs œuvres importantes de Claus dans la vente, dont l’œuvre de jeunesse « Vache au borde de la Lys » ( 1895), aux dimensions impressionnantes de 81 x 116,5 cm, et le sublime « Paysage de mai » (1911).

« Paysage avec arc-en-ciel » (1904), est une des premières œuvres impressionnistes de Léon De Smet. De son frère Gustave De Smet il y a « Porcelaine dans un intérieur » (1911), dépeignant une figurine en porcelaine chinoise de Lao Tse, qui fait toujours partie de la collection du Musée Municipal Gustave De Smet à Deurle.

Lot 110. Léon De Smet (1904) - Est. €30.000-40.000

Peintre du bonheur

Au début du vingtième siècle, Léon De Smet se laisse séduire par l'impressionnisme. Avec des touches courtes, il tente de capturer le changement d'atmosphère du paysage. Le résultat est une composition imposante qui témoigne de la maîtrise de l'artiste. Piet Boyens l'exprime précisément de la manière suivante :

"Léon de Smet peint le bonheur comme un large sourire. Il reste fidèle au paysage de son entourage, la région de la Lys au sud de Gand. Dans des toiles de grande et de petite taille, il essaie de trouver sa propre touche de pinceau, souvent dans une palette de couleurs délicates.

Avec le tableau "Paysage à l'arc-en-ciel", l'artiste laisse l'académie loin derrière et tente la petite touche d'impressionnisme. Ici - en tant que peintre de la lumière - De Smet s'inspire particulièrement de l'atmosphère toujours magique des contrastes clairs et sombres résultant de l'interaction du soleil et de la pluie. Dans les années précédant 1914, De Smet a peint plusieurs fois le paysage à l'arc-en-ciel."

(Piet Boyens 2022)

Lot 110. Voir détail

Modernisme

La recherche d’un nouveau langage visuel, pour représenter le monde en changement du début du 20ème siècle, donnait aux artistes des visions uniques, ce qui démontre une collection de dessins et esquisses de Pierre-Louis Flouquet. De Willem Paerels il y a l’œuvre « Bouquet devant un miroir » (1912-13), dans laquelle il crée un festival de couleurs avec de la peinture.

De Floris Jespers, un mille-pattes artistique, il y a un portrait magnifique “La jeune fille peintre” (vers 1930) dans lequel il combine des styles, formes et couleurs d’une manière extraordinaire. « Vue de forêt » (1921) est une composition presque abstraite, à côté d’entre autres deux églomisés.

Par Joseph Lacasse, il y a une composition plus abstraite de 1939 aux tons chauds d'orange et de jaune. Ossip Zadkine est arrivé à traduire l'abstraction en bronze, comme en témoignent les deux impressionnantes sculptures « Genji » (1959) et « Les mains végétales » (1957-58).

Lot 223. Floris Jespers (ca. 1930) - Est. €20.000-30.000

La jeune fille peintre (ca. 1930)

L'œuvre de Floris Jespers datant de la période Centaure (1926-30) représente sans aucun doute un point culminant dans sa carrière de peintre. Sa virtuosité est à son comble et il crée des tableaux modernistes très originaux dans lesquels il se sert librement du cubisme et du surréalisme.

"La jeune fille peintre" peut être daté vers 1930. Le tableau présente de grandes affinités avec, par exemple, "Meisje met palet" de 1930. La figure féminine se trouve dans un paysage fragmentaire d'éléments empilés, dans lequel elle est représentée de manière plutôt naturaliste avec une peau blanche et soyeuse. Cette pureté contraste avec la texture granuleuse de la peinture que Jespers applique ailleurs dans la composition.

Lot 223. Voir détail

Art Minimaliste

L’art minimal recherche la beauté dans la simplicité. La répétition des couleurs et des formes, la variation graduelle et les matériaux simples interagissent avec l’environnement et créent de la tension. Walter Leblanc le fait de manière ingénieuse grâce à ses « Twisted strings 15P X 18 » (1968). De Sol LeWitt il y a une grande œuvre de 128,5 x 101,5 cm en gouache intitulée « Tangled Bands » (2002). « 3 ovali bianchi » (2008) est une œuvre monochrome de Turi Simeti qui défie la planéité de la toile et étudie l’effet de la lumière sur celle-ci.

En Italie, l’art minimal débouche sur l’ Arte Povera d’entre autres Alighiero Boetti. Remarquons la série de neuf aquarelles révélant le patchwork de ses lettres majuscules poétiques. D’Antoni Tapies, il y a “Image with Three Crosses” (1980), en technique mixtes sur papier.

Peter Halley est un artiste américain qui a accordé une attention particulière aux couleurs et aux matériaux qu’il a utilisé. « Green Prison » (2001) est fait de peinture fluorescente imitant la lueur sinistre de l’éclairage artificiel et des vêtements et des panneaux réfléchissants, ainsi que du Roll-a-Tex, un additif de texture utilisé comme revêtement dans des bâtiments de banlieue.

Lot 432. Alighiero Boetti (1979) - Est. €40.000-60.000

Ordine e disordine

Alighiero Boetti est l'une des figures les plus importantes du mouvement Arte Povera qui a fleuri en Italie à la fin des années 1960. Traduit littéralement, cela signifie « l’art pauvre », voire « l’art mauvais ». Les adeptes de ce mouvement expérimentent des matériaux et des idées non conventionnels, en tournant le dos à l’art classique et coûteux en marbre ou à la peinture à l'huile. Au lieu de cela, ils se servent des matériaux simples, souvent périssables, avec lesquels ils veulent créer un art tangible qui rapproche l'homme et la création artistique.

Ces aquarelles "Nove Quadrati" (1979) sont parallèles à la célèbre série Arazzi de Boetti, ses broderies composées de lettres capitales colorées. Les lettres sont tissées dans des mots et des phrases. C'est au spectateur de les déchiffrer. Boetti crée une poésie de couleur et de forme, dans laquelle chaque lettre est un élément autonome.

Les lettres audacieuses sont éparpillées dans une joyeuse mosaïque de couleurs et de motifs. A chaque fois 16 lettres composent un carré. A première vue, le patchwork couleur bonbon est du charabia et semble aléatoire. Mais ceux qui sont attentifs découvriront la logique de l'artiste dans la composition enjouée et seront émerveillés par la splendeur des mots qui surgissent. Il semble y avoir du rythme dans l'ordre et le désordre, un système harmonieusement représenté.

Lot 432. Voir détail

Néo-Expressionisme

Le catalogue de cette vente comprend quelques artistes Américaines remarquables. L’une des œuvres les plus exceptionnelles est « Untitled (Hans Mayer jan-feb, Düsseldorf 1987) » de Jean-Michel Basquiat. Il s’agit d’une œuvre à l’acrylique et à l’oil stick révélant des couleurs vives et des lignes explosives. De Keith Haring, il y a entre autres une grande œuvre à l’acrylique de 96,5 x 126,5.

Robert Combas représente la figuration libre, pendant français du néo-expressionnisme. « Madam’ et Yves (Comprenez Adam et Eve) » (2010) est une toile impressionnante de 168 x 117 cm. L'œuvre est un bel exemple de la richesse de l'imagination de l'artiste. Dans son style typique, des éléments bibliques sont entrelacés dans un récit contemporain. Remarquons également sa composition de 1987.

Lot 575. Robert Combas (2010) - Est. €70.000-90.000

Tout est possible

"Vous m'emmerdez! Si vous aimez ma peinture, c'est tout ce qui compte... Moi, foutez-moi la paix, j'ai rien à dire!"

Excentrique, coloré, décalé. Peut-être même audacieux ou rebelle. Il est difficile de parler de Robert Combas en termes nuancés. Son oeuvre se distingue, tel un vitrail contemporain avec des représentations visionnaires du quotidien. L'artiste français s'inspire de la culture populaire et la combine volontiers avec des références historiques et mythologiques. Son style rappelle le street art et la bande dessinée, créant un univers décontracté, ludique et divertissant, qui prend parfois un caractère tapageur ou sensuel.

Contrairement au minimalisme ou à l'art conceptuel, ce précurseur du mouvement de la Figuration Libre aspire à une représentation éclectique et plus honnête de l’âge moderne. Ses peintures naissent d'un engagement visuel direct avec l’environnement contemporain plutôt que d'une vision rationnelle et farfelue. Son style est étroitement lié au néo-expressionnisme américain, le mouvement auquel Basquiat, entre autres, est associé et qui était principalement actif à New York. Ce n'est pas par hasard dans cette ville qu'il organise sa première exposition personnelle à l'étranger en 1983, qui lui apportera une renommée internationale.

"Madame et Yves" de 2010 est un bel exemple de la riche imagination de Robert Combas. Un jeu de mots dans le titre ("Adam et Ève"), nous entraîne dans l'œuvre. Nous reconnaissons Eve avec sur sa tête, comme un joyau de la couronne, le serpent. Sur un bâton brille la pomme dans sa main. Le fruit demande toute notre attention, c’est le véritable centre de cette scène psychédélique. Des éléments bibliques sont ainsi imbriqués dans le style typique de Combas dans un récit contemporain dans leaquel la femme d'Adam apparaît tatouée, ornée d'images primitives qui rappellent les peintures rupestres préhistoriques. Dans le jardin d'Eden de Robert Combas, tout est possible.

Lot 575. Voir détail

Lot 294. César (1956) - Est. €40.000-60.000

Nouveau Réalisme

En réaction à une abstraction trop froid, le Nouveau réalisme est né comme une nouvelle façon de voir la réalité. L’une des personnages les plus manifeste de ce mouvement est César. Le catalogue comprend plusieurs œuvres importantes de sa main, dont la sculpture en bronze « Nu de Saint-Denis 1 » (1956) et le relief « Nature morte aux deux tasses – Hommage à Morandi » (1983) en émail compressé.

“La infanta doña Margarita V” (1985) est un tableau à l’huile de la série: El Museo del Prado de Manolo Valdes. De Jacques Villeglé il y a deux décollages, de 1987 et de 1998, ainsi que différentes œuvres graphiques de Christo.

Lot 294. Voir détail

Sculpteurs belges

Le catalogue comprend un nombre de sculptures importantes, toutes des chefs-d’œuvre belge. Jacques Moeschal était à l’honneur l’année passée avec une exposition au Bozar à Bruxelles. Trois de ses sculptures sont à retrouver dans notre salle des ventes en octobre: « La main » (1994-95) et « L'œil sur la colline » (1974) sont deux œuvres d’art uniques. « La Flèche du génie civil » est une maquette de la version monumentale conçue par Moeschal pour l’Exposition universelle de 1958. A l’époque, il s’agissait d’un construction en béton de 80 mètres de long, sur laquelle on pouvait se promener.

« Le secret » (2003) et « Loin » (2005) sont deux sculptures en bronze de Jean-Michel Folon. Elles dépeignent le voyageur rêveur, toujours à la recherche de liberté et d’aventure. Dans le même thème figure une grande aquarelle de 102 x 152 cm intitulée « Un pays inconnu » (2000).

L’une des œuvres les plus importantes est une bronze monumentale d’Olivier Strebelle. « L'Attelage III » (1989) mesure 260 x 340 x 120 cm. C’est une composition dynamique qui représente l’amour pour l’équitation. Du même artiste dans notre vente : « L'envol VI » (1982), une sculpture défiant la gravité.

Lot 552. Jean-Michel Folon (2003) - Est. €65.000-80.000

Le secret de Folon

L'homme iconique au chapeau et au long manteau de Jean-Michel Folon nous salue comme un vieil ami. Son apparence familière s’impose comme un pictogramme faisant partie de notre mémoire collective. On peut le croiser n'importe où, car il est toujours en route. Où va-t-il ? Personne ne le sait...

Ce bonhomme un peu excentrique se repose sur un banc, se promène dans le parc, regarde les oiseaux, se met sur la plage, les pieds dans la mer. Folon fait des sculptures solides en bronze robuste. Du coup il faut qu’elles soient bien résistantes. On ne les expose pas dans une salle de musée poussiéreuse, mais on les met en dialogue avec la nature et les éléments. Les sculptures défient le vent et les intempéries, la pluie et le soleil, la mer et la forêt.

Le randonneur rêveur en bronze s'arrête et regarde dans le lointain. Ce n'est qu'en vision frontale qu’on aperçoit un aspect bizarre. En tenant les pans de son manteau, la figure surréaliste se fend en deux de haut en bas. Une cavité sombre est révélée. L'homme ouvre ses entrailles au monde extérieur.

Lot 552. Voir détail